Si la relation de Dubuffet à l'architecture est bien documentée, cette exposition propose une nouvelle interprétation de l'œuvre de l’artiste à travers sa représentation des bâtiments, des rues, des places et des habitants de la ville. Alors que Paris est le sujet prédominant de nombreuses œuvres, la ville apparaît également comme une métaphore de la peinture : en effet, ville et peinture sont chacun un espace dans lequel la figure et le fond peuvent se combiner en des permutations qui sont observées, imaginées et finalement représentées par l’artiste. Dans d’autres œuvres, l’espace urbain est perçu à travers ses réseaux matériels et immatériels que Dubuffet suggère dans les lignes noires courant sur ses maquettes architecturales et dans les scènes juxtaposées des Théâtres de mémoire. « Il est impossible de ne pas se contredire comme il est impossible d’éviter les télescopages sur les chemins à une seule pente mais il faut organiser la pensée sur le modèle de la circulation des véhicules à Tokyo avec des voies superposées à différents niveaux et dévolues à rouler en sens différents », écrivait Dubuffet dans une lettre datée de 1978, utilisant l’image spectaculaire d’un réseau autoroutier pour évoquer le fonctionnement de l'esprit.

L’exposition inclut en particulier des œuvres des séries des Marionnettes de la ville et de la campagne (1943 – 1945), Paris Circus (1961 – 1962), L'Hourloupe (1962 – 1973) et des Théâtres de mémoire (1975 – 1979).