L’exposition illustre les étapes clés de la carrière de l’artiste marquée par un questionnement sans relâche sur la perspective, les transformations urbaines, la dynamique architecturale ou encore la musicalité de la touche picturale. « La perspective est une manière de jouer avec l’espace. J’ai beaucoup de plaisir à regarder l’espace, les rythmes. L’architecture d’une ville a des rapports avec la musique. Il y a des temps longs, des temps courts. Il y a de petites fenêtres. Il y en a de grandes. »

Après une première étape au Musée Cantini à Marseille, cette seconde exposition au Musée des Beaux-Arts de Dijon se décline en deux volets. Le premier, L’œil du labyrinthe, est consacré à un parcours chronologique et thématique, retraçant la carrière de l'artiste, de ses débuts figuratifs à Lisbonne dans les années 1930 aux peintures évanescentes des années 1980. Il suit le fil créateur de Vieira da Silva, afin d'élucider ô combien son œuvre est source d'une réinvention spatiale. Le deuxième volet, L’œil des collectionneurs, s’attache à la relation privilégiée que l’artiste entretenait avec ses mécènes et amis, dont le couple Kathleen et Pierre Granville. C’est en effet grâce à ce couple de collectionneurs que le Musée des Beaux-Arts de Dijon conserve aujourd’hui près de quarante œuvres de l’artiste, toutes exposées au sein de ce parcours.

À l'occasion des trente ans de la disparition de cette immense artiste, l'exposition de Dijon illustre l'importance de Vieira da Silva dans la réinvention de l'art moderne et la contemporanéité des concepts qu'elle soulève.