L'Œuvre du mois


août 2023 Ethnologie

In cauda venenum
Mignonne petite raie à aiguillon

Avec sa bonne bouille et ses yeux ronds comme des billes, cette raie totalement inoffensive semble tout droit sortie d’une bande dessinée. Néanmoins, comme le dit l’adage romain, « dans la queue, le poison », car sous ses dehors charmants, cet objet, reflet des cultes précolombiens, est le plus sanglant de la collection. En effet, les dieux des religions polythéistes exigent parfois des hommes des pratiques rituelles qui nous semblent aujourd’hui totalement incompréhensibles.

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Pendentif en forme de raie
Costa Rica (Chiriqui) ou Panama (Coclé), XIe-XIIe siècle après J.-C.
Or
6,5 x 6,5 x 1,9 cm
FGA-ETH-AM-0278 

Provenance

Collection privée, Dallas, acquis avant 1980
Galerie 1492, Paris
Acquis à la galerie 1492, à Paris, le 27.11.2020

Fig. 1 : Pendeloque en forme de raie, Panama ou Costa Rica, inv. FGA-ETH-AM-0278 © Crédit photographique : Fondation Gandur pour l’Art. Photographe : Thierry Ollivier

Pour faire le portrait d’une raie

On sollicitera un orfèvre d’Amérique centrale, au début du IIe millénaire de notre ère, qui dessinera d’abord sa queue et son manteau triangulaire, et y ajoutera ensuite deux délicates billes d’or pour les yeux. Car cette pendeloque est un petit chef-d’œuvre d’orfèvrerie Coclé ou Chiriqui (fig. 1). L’artiste n’en fera pas forcément un portrait réaliste, mais tous les éléments qui permettront de l’identifier comme telle au premier coup d’œil seront présents : un large corps aplati s’achevant par des nageoires pectorales en forme d’ailes pointues, des yeux en boutons et, enfin, une queue précédée de trois nageoires pelviennes et terminée par une nageoire dorsale. Ici, autour de la bouche, sur le sommet de sa tête se dressent deux boucles spiralées en coquille d’escargot, entourées de deux bandes ondulées : fantaisie d’artiste ou mise en image de l’eau ou du sable que la raie déplace ? À l’arrière, l’objet comporte une bélière qui permet de le suspendre en pendentif.

Fig. 2 : Pendeloque en forme de raie, Panama, Gran Chiriqui, Museum of Fine Arts, Houston, inv. 2010.1237 © MFAH, public domain
Fig. 3 : Pendeloque en forme de raie, Panama, Diquis, marché de l’art en ligne © Heritage Auctions, HA.com
Fig. 4 : Pendeloque en forme de raie, Pérou, Chimu, marché de l’art en ligne © Artemis Gallery

Un animal avenant dont les parallèles les plus proches, toutefois moins charmants, ont été repérés l’un au Museum of Fine Arts de Houston (fig. 2), l’autre sur le marché de l’art (fig. 3). Tous trois sont de tradition culturelle Chiriqui ou Coclé, et proviennent du Panama ou du Costa Rica ; la raie du marché de l’art, avec ses rostres, représente peut-être une raie manta. Si l’on cherche bien, on trouve également des pendeloques en forme de raies dans la culture Chimú, au Pérou, comme en témoignent une autre raie en tôle d’argent du marché de l’art en ligne (fig. 4) ou encore de petites raies d’or accrochées au bord d’un ornement de plumet1.

L’animal décore encore deux autres objets précolombiens de la collection de la Fondation (une cape de chamane de culture Chancay, fig. 5, et un vase Chimú, fig. 6 et 7)2, et ceci, sans compter le sabre des îles Kiribati, dans la collection océanienne, armé de dards de raie3. Un usage aussi attesté dans les cultures mésoaméricaines4 et qui suggère que cette queue recèle des trésors piquants d’agressivité.

Fig. 5 : Cape de chamane, Pérou, inv. FGA-ETH-AM-0159 © Crédit photographique : Fondation Gandur pour l’Art. Photographe : Thierry Ollivier
Fig. 6 : Vase Chimú, Pérou, inv. FGA-ETH-AM-0260 © Crédit photographique : Fondation Gandur pour l’Art. Photographe : Thierry Ollivier
Fig. 7 : Vase Chimú, Pérou, inv. FGA-ETH-AM-0260 © Crédit photographique : Fondation Gandur pour l’Art. Photographe : Thierry Ollivier

Âmes sensibles s’abstenir

En effet, dans les cultures précolombiennes – et particulièrement chez les Mayas –, le sang est le ciment de la vie religieuse et de la vie tout court. Le faire jaillir du corps d’un prisonnier en lui arrachant le cœur, par exemple, le faire couler en ruisseaux de son propre corps, par autosacrifice ou scarification, était une façon sublime de contenter les dieux et d’assurer ainsi la fertilité humaine, animale, végétale et l’équilibre du monde (fig. 8)5. Le sang humain était considéré par les Mayas comme la substance la plus riche et la plus créative de l’univers. Sans aller jusqu’à dire que la saignée rituelle était un plaisir (si ce n’est celui, tout spirituel, de plaire intensément aux dieux et de contribuer ainsi à la bonne marche du monde), c’était à tout le moins un honneur réservé à l’élite, qui mettait à l’épreuve le courage de ceux qui la pratiquaient : selon le franciscain espagnol Diego de Landa (1524 – 1579), qui fut parmi les premiers missionnaires à prêcher dans le Yucatan, celui qui se livrait le plus souvent à l’autosacrifice était considéré comme le plus brave, et les enfants apprenaient, dès leur plus jeune âge, à le réaliser6. Il pouvait être réalisé au cours de cérémonies privées ou publiques7, parfois en lien avec l’accession au pouvoir royal et avec la légitimation de ce pouvoir, comme l’indiquent les inscriptions des reliefs de Yaxchilan (Mexique)8.

Fig. 8 : Codex Telleriano-Remensis, folio 9r (détail), autosacrifice d’un prêtre © BnF.
Fig. 9 : Statuette de noble pratiquant l’autosacrifice, New York, American Museum of Natural History © d’après Schele, Miller, Kerr, The Blood of Kings, p. 203, pl. 69.

L’autosacrifice impliquait la perforation d’un organe ou d’une zone corporelle bien irriguée, sexe pour les hommes, joues, lèvre inférieure, oreilles ou encore langue pour les femmes. Et « avec le sang recueilli de leurs parties », nous dit Diego de Landa, « ils oignaient le démon (autrement dit, la représentation de la divinité) … » 9. Une terre cuite de l’American Museum of Natural History montre un noble assis en tailleur, une corde autour du cou, se préparant à l’autosacrifice avec un objet qu’il pointe sur son sexe dénudé (fig. 9)10. Cet instrument, qui apparaît aussi sur les reliefs de Yaxchilan, posé dans un bol ou brandi par un pratiquant, et que tient aussi un chamane, intermédiaire entre les hommes et les esprits, sur un plat Coclé11, n’est autre qu’un aiguillon de raie. Dans tous les cas, on le reconnaît à sa pointe et à ses barbelures.

Dards, lames et bistouris

Pour que le sang coulât en abondance, il fallait des ustensiles naturellement pointus et aiguisés : dard de raie, – a knife in the water, pour reprendre le titre d’un article qui a fait date –, son imitation en os, ou lames d’obsidienne12. Autant d’objets qui deviennent ainsi des objets sacrés lorsqu’ils sont utilisés à ces fins13, et qui incarnent même le « dieu perforateur »14. Des cordes, parfois agrémentées de nœuds ou de pointes (des dents de requin ?)15, comme sur le relief n°24 de Yaxchilan, sont d’autres accessoires du rite (fig. 10). On y voit Dame K’ab’al Xook faisant passer une corde à pointes par une fente pratiquée dans sa langue. Devant ses genoux est posé un petit panier tressé pour recueillir la corde ou le tissu ensanglanté. D’autres épines comme celles du poisson porc-épic ont pu être utilisées aux mêmes fins16. L’objectif de cet acte de bravoure n’était donc pas la mort du pratiquant, mais l’obtention de visions qui le mettaient directement en communication avec le monde des ancêtres et des dieux, et qui accompagnaient l’offrande suprême : ainsi, sur le relief n° 15 de Yaxchilan, un grand serpent à tête d’ancêtre, né du sang, apparaît devant Dame Wak Tuun qui va pratiquer le rite (fig. 11). Il symbolise le chemin de la communication entre les deux mondes17.

 

Fig. 10 : Yaxchilan, relief n° 24, British Museum, inv. Am,Maud,B62.6 © The Trustees of the British Museum
Fig. 11 : Yaxchilan, relief n° 15, British Museum, inv. Am1923,Maud.1 © The Trustees of the British Museum

Le monde merveilleux des raies

Le redoutable dard de raie y est peut-être pour beaucoup dans l’obtention de ces visions. Tout un monde que celui des raies, poissons cartilagineux dont le super-ordre comprend plus de 600 espèces. Elles s’ébattent dans les eaux tempérées, tropicales et subtropicales du globe.

Que dire de leur immense potentiel poétique ? Je ne retiendrai ici que quelques-uns des plus beaux noms que le français vernaculaire leur donne : raie bouclée, raie brunette, raie chardon, raie chauve-souris, raie florifère, grande raie guitare, petite raie-museau, raie léopard, raie papillon, raie porc-épic, raie à museau en pelle, diable de mer méditerranéen, et bien sûr, la raie électrique18… Les raies myliobatiformes, comme celle qui nous occupe, ont une silhouette en losange et une queue doublée d’un aiguillon venimeux ; on les appelle aussi, en français, les « raies armées ». Dans cet ordre des myliobatiformes, 8 familles, dont les Dasyatidae, qui comptent 8 genres.

Fig. 12 : Dasyatis americana © Tomas Willems/CC BY-SA 3.0

Dans les Caraïbes, les espèces les plus communes sont la Dasyatis americana (en français raie pastenague américaine, fig. 12), la Dasyatis say et l’Urobatis jamaicensis, et ce sont également ces variétés qui sont attestées dans les fouilles archéologiques, notamment sur les sites de Tikal, Palenque, Caracol, Cozumel, Sitio Conte19. Dans le golfe de Panama, d’où notre petit bijou provient peut-être, c’est la Dasyatis longa (raie à longue queue) qui est la plus commune.

Les mythes ont retenu de cette merveille de la nature sa capacité à infliger des blessures mortelles, comme dans un mythe arawak (Guyane) expliquant l’origine du poison utilisé pour la pêche20. Pour le punir, une raie pique mortellement un enfant qui, par sa saleté toxique, empoisonnait les poissons de l’eau dans laquelle il nageait ; ceci ne les rendait cependant pas impropres à la consommation. La raie tient aussi de sa forme et de sa capacité à blesser un solide lien avec le sang, et particulièrement avec le sang menstruel, puisqu’elle est communément associée, dans la pensée mytho-poétique des Amériques du Nord comme du Sud à l’appareil génital féminin (corps de la raie = utérus de la femme ; queue = vagin)21 ; et, in cauda venenum, les Waraodu Vénézuela comparent la raie venimeuse à une jeune femme22

Dans la tête d’une raie venimeuse

En réalité, les raies à aiguillon, d’un naturel plutôt réservé et timide, ne sont pas agressives, mais elles sont chatouilleuses et savent se défendre si elles se sentent attaquées. Leur seul prédateur naturel est le requin, et des récits de pêcheurs relatent la découverte de morceaux d’épines de raie incrustées dans les mâchoires de requins23.

Et puis, bien sûr, il y a l’homme : flagellation, piqûre et empoisonnement sont les trois armes qu’elles utilisent successivement pour envoyer leur agresseur « au tapis ». Elles ont en effet la particularité de disposer d’une queue en fouet, et se servent de ce mouvement de flagellation pour faire pénétrer leur dard dans le membre qui les a touchées. Avec ses barbelures rétroverses, ce dard est difficile à extirper car il s’accroche aux chairs et aux tissus mous de la victime. S’il touche des organes vitaux, la blessure est encore plus destructrice.

Mais non contente d’infliger de sévères lésions à celui qui la touche, la raie à dard est aussi venimeuse : des sillons ventro-latéraux formés de tissus spongieux situés près de la queue relâchent, quand ils se brisent sous l’effet de la flagellation, une neurotoxine redoutable, qui se répand sur le dard et pénètre dans les tissus de la victime. Ceci provoque chez le blessé arythmie cardiaque, douleurs diverses allant de l’aigu au fulgurant en passant par le lancinant, nausées, diarrhées, spasmes musculaires, paralysie, gonflements, vertiges, infection suivie d’une nécrose des tissus blessés… Il ne s’agit là que d’un petit échantillon des maux contenus dans cette queue diabolique, capable de causer aussi un arrêt cardiaque définitif24. La raie venimeuse a-t-elle été tuée ? Le poison présent sur son dard reste actif encore pendant 48 heures après la mort de l’animal25.

Le kit du perceur

L’archéologie a depuis longtemps pris en considération les reliefs mayas, les glyphes et les dards de raies trouvés sur plusieurs sites d’Amérique centrale, dans des tombes et des dépôts funéraires, notamment sur le site panaméen de culture Coclé, de Sitio Conte26. Des assemblages comprenant des dards de raies ont été trouvés dans des tombes, posés près de la zone pelvienne de défunts de haut rang, et étaient peut-être contenus dans des sacs suspendus à la ceinture27, et dans des caches, souvent associés à des dents de requin. Ces épines semblent avoir été soigneusement nettoyées, en prévision d’une utilisation qui ne faisait pas courir d’autres risques que ceux inhérents à la saignée28.

On peut quand même se demander si l’autosacrifice, certes important, suffit à épuiser les rapports complexes entre l’homme et la raie. Non, puisque l’animal était consommé, et probablement aussi donné en offrande aux dieux, comme le suggèrent les vertèbres de raies trouvées à l’intérieur des terres, sur le site de Caracol29. Et qu’en est-il des « visions » recherchées par l’autosacrifice ? Les flots de sang, la douleur, et l’exaltation suscitée par le contexte général étaient-ils suffisants pour les faire naître ? Apparemment, non. Si l’hémorragie est telle qu’elle suscite des transes, c’est que la mort est proche, ce qui n’est pas l’objectif poursuivi30. Il est permis de penser que le recours à divers stimulants a pu aboutir à ces visions31.

Le poison de la raie a pu jouer un rôle dans ce processus. En pays maya, l’hypothèse du transport de raies séchées, des côtes vers l’intérieur des terres, ainsi que celle de la récupération du poison dans des bouteilles pour un usage anesthésiant ou psychotrope a été faite par E. Benson : à l’appui de son hypothèse, elle souligne que les Lacandons pratiquent la perforation des oreilles dans un état de conscience altéré, et que les saignées se passent, au Gran Chaco, lors d’enivrements collectifs32. Sur le plat Coclé mentionné plus haut, un chamane agité brandit des dards de raie33. Que le poison tiré de cette queue diabolique ait pu servir, sous des formes qui restent à déterminer – dilué, en boisson, ou en onction ? – à anesthésier la zone à perforer, et à atténuer ainsi un peu la douleur de l’acte, voire à susciter des visions, est donc effectivement une idée intéressante. Elle mériterait d’être creusée par les spécialistes.

Retour sur la plus mignonne des raies

À ma connaissance, les bijoux tels que la petite raie étudiée ici, non pas Maya, mais Coclé ou Chiriqui, ou les vases, comme celui de la Fondation, qui, il est vrai appartient à une tout autre culture puisque nous sommes avec lui dans le monde péruvien, n’ont pas été pris en considération par les spécialistes des rituels. Or, le vase représente à coup sûr une raie venimeuse, Dasyatis, comme le montre explicitement sa queue à barbelures, et si la pendeloque étudiée ici est rare, ce n’est pas une pièce unique. Et à y regarder de plus près, la queue de notre petite raie se dédouble à son extrémité : la nageoire dorsale proprement dite, et l’aiguillon. Tout est dans cette queue, piquante et venimeuse à souhait…

L’objet, compagnon du défunt dans la tombe, est porteur de sens, même si, comme la plupart des artefacts provenant de collections, il est sorti de son contexte archéologique. Il évoque à tout le moins l’animal intermédiaire entre le monde humain et le monde des ancêtres, mais témoigne peut-être aussi de pratiques de scarifications et d’autosacrifice réalisées du vivant de son propriétaire.

Dr Isabelle Tassignon
Conservatrice de la collection Ethnologie
Fondation Gandur pour l’Art, août 2023

Notes et références

  1. Houston Museum of Fine Arts, inv. 2010.394 (Bolivie/Pérou, culture Tiahuanaco, 400-1100 de notre ère).
  2. Cape Chancay (Pérou, XIe-XVe siècle) : FGA-ETH-AM-0159 ; vase Chimú (Pérou, IIIe-Ve siècle) : FGA-ETH-AM-0260.
  3. FGA-ARCH-OC-0042 : https://www.fg-art.org/fr/loeuvre-du-mois-archives/lart-de-larmure-a-kiribati.
  4. Lothrop, Coclé, p. 97-99 ; de Borhegyi, « Shark Teeth, Stingrays Spines », p. 283.
  5. de Landa, Relation, p. 124-125 ; Joralemon, « Ritual Blood-Sacrifice », p. 59.
  6. de Landa, Relation, p. 124-125.
  7. Schele, Freidel, A Forest of Kings, p. 68-69 ; Schele, Miller, Kerr, The Blood of Kings, p. 180.
  8. Davletshin, « Glyph », p. 1.
  9. de Landa, Relation, p. 124-125. Les principales représentations de cet autosacrifice ont été rassemblées par Joralemon, « Ritual Blood-Sacrifice », pass.
  10. New York, American Museum of Natural History, Department of Anthropology, 600-800 après J.-C. : Schele, Miller, Kerr, The Blood of Kings, p. 180, p. 192 et p. 203, pl. 69.
  11. Labbé, Guardian of the Life Stream, p. 36-37, fig. 30 et p. 105 ; Cooke, « Observations », p. 123, fig. 11. a.
  12. Benson, « A Knife in the Water », p. 176.
  13. Davletshin, « Glyph », p. 1.
  14. Joralemon, « Ritual Blood-Sacrifice », p. 65-66 ; Schele, Miller, Kerr, The Blood of Kings, p. 176, fig. IV.1.
  15. Newman, « Sharks in the jungle », p. 1528.
  16. Maxwell, « Beyond maritime symbolism », p. 93.
  17. Schele, Freidel, A Forest of Kings, p. 68-69. Le parallèle avec les rites de flagellation des jeunes Spartiates dans le culte d’Artémis Orthia est intéressant ; ces rites de fustigation sont des rites d’endurance et non de mise à mort, mais des textes déplorent qu’ils tournent parfois mal…
  18. https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_noms_vernaculaires_de_raie
  19. Haines, Willinck, Maxwell, « Stingray spine use », p. 84-85 ; de Borhegyi, « Shark Teeth, Stingrays Spines », p. 283.
  20. Lévi-Strauss, Le cru et le cuit, p. 268, M 146.
  21. Graham, « Creation imagery », p. 287-288. Dans le mythe Yaruro (Vénézuela), la déesse démiurge, Kumañí, se perce la langue avec un dard de raie pour créer le monde de son sang : Wilbert, Johannes, Simoneau, Karin, Folk Literature of the Yaruro Indians, Berkeley, University of California Press, 1990, p. 21-23.
  22. Lévi-Strauss, Du miel aux cendres, p. 264, n. 1.
  23. De Borhegyi, « Shark Teeth, Stingrays Spines », p. 283.
  24. Benson, « A Knife in the Water », p. 180-181 ; Maxwell, « Beyond maritime symbolism », p. 91 ; Haines, Willinck, Maxwell, « Stingray spine use », p. 85-86.
  25. Maxwell, « Beyond maritime symbolism », p. 92 ; Haines, Willinck, Maxwell, « Stingray spine use », p. 87.
  26. Lothrop, Coclé, p. 211, tombe 1 (faisceau de dards de raie placé près du corps), p. 54, fig. 34, tombe 32 ; voir aussi Benson, « A Knife in the Water », p. 177.
  27. de Borhegyi, « Shark Teeth, Stingrays Spines », p. 282-283 ; Davletshin, « Glyph », p. 1. Un dard, trouvé à Piedras Negras (Guatemala), porte par ailleurs le nom de son propriétaire, ’Ahku’l, prince K’ihna’ : Ibid., p. 2.
  28. de Borhegyi, « Shark Teeth, Stingrays Spines », p. 282-283.
  29. Haines, Willinck, Maxwell, « Stingray spine use », p. 89 ; Cooke, « Observations », p. 116.
  30. Gronemeyer, « Bloodletting and Vision », p. 11.
  31. Gronemeyer, « Bloodletting and Vision », pass.
  32. Benson, « A Knife in the Water », p. 184 sq.
  33. Labbé, Guardian of the Life Stream, p. 36-37, fig. 30 et p. 129 : il est peut-être représenté dans un rôle de « germinateur », dans des activités destinées à assurer la fertilité du monde ; Cooke, « Observations », p. 123, fig. 11. a.

Bibliographie

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