Mécénat


2023 – Centre Pompidou, musée national d’art moderne, Paris, France

Participation à l’acquisition des Chieurs d’Ivan Messac par le Centre Pompidou

La Fondation Gandur pour l’Art a participé à la campagne de mécénat ayant permis à l’œuvre Les Chieurs d’Ivan Messac d’entrer dans les collections du Centre Pompidou - Musée national d’art moderne. Cette première œuvre d’Ivan Messac rejoint les collections du musée grâce à l’engagement de la Galerie T&L.

Ivan Messac, le benjamin de la Figuration narrative, a vingt ans en Mai 68, l’année où il commence à peindre, et vingt-quatre ans quand il crée Les Chieurs. Artiste engagé, il utilise la figuration pour produire un discours critique sur la société occidentale : droits des femmes, décolonisation, guerre du Vietnam, écologie… tous les sujets d’actualité se retrouvent dans ses tableaux. À partir du début des années 1970, il nourrit également une réflexion sur la théorie de la couleur, Les Chieurs, peints en 1972, sont le résultat de cette pensée et une des œuvres les plus abouties de l’artiste.

Dans chacun des sept éléments composant ce polyptyque, la même image plutôt légère d’enfants riant et assis sur leur pot de chambre (d’où le titre) est répétée mais avec une couleur dominante différente - dans une logique sérielle inspirée de l’affiche et de la photo, qui n’est pas sans rappeler Andy Warhol. Une image secondaire, elle à chaque fois différente, vient connoter le sens de chacun des tableaux, en fonction de la couleur dominante. Dans le premier tableau de la série, par exemple, la dominante est rouge.

Cette couleur étant associée aux révolutions, au changement radical, ce sont des enfants maoïstes que l’artiste choisit de dépeindre comme image dans l’image de ce tableau en contrepoint des « chieurs » sur leur pot. Les Chieurs constituent une réflexion sur les codes inconsciemment associés par notre culture moderne à certaines couleurs, prouvant qu’aucun choix artistique n’est innocent et que le sens d’un tableau est autant dans l’œil du peintre que dans celui du spectateur.

L’artiste n’a jamais voulu se séparer de cette œuvre qu’il considérait, à son achèvement, comme sa création majeure, souhaitant qu’un musée s’en porte acquéreur.

Ivan Messac, Les Chieurs, 1972, vue de l’œuvre. © Galerie T&L