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Qui a peur du deuilleur ?

Deux fois par mois, une œuvre de la Fondation se raconte en images. Cette semaine, Isabelle Tassignon, conservatrice de la collection d’Ethnologie, présente un costume à masque de deuilleur Apouéma, originaire de Nouvelle-Calédonie.

Costume à masque de deuilleur Apouéma
Première moitié du XIXe siècle
Nouvelle-Calédonie, Grande Terre
Bois, plumes de notou, feuilles de cocotier, cheveux, tapa, poils de roussette, fibres végétales
120 x 40 x 50 cm
FGA-ETH-OC-0064

Narattrice : Dr Isabelle Tassignon, Conservatrice de la collection d’Ethnologie

Ce spectaculaire costume à masque de deuilleur kanak est composé d’un masque, d’une coiffe et d’un manteau. La coiffe est un dôme formé d’une armature d’osier sur laquelle s’enroulent en spirale de longues mèches de cheveux humains, tressées avec des fibres végétales. Sous la coiffe, la face du masque est fermée, comme en pleine méditation, et on ne sait pas s’il s’agit d’un homme ou d’un oiseau. Enfin, le manteau de plumes de notou, un pigeon de Nouvelle-Calédonie, achève de composer ce majestueux costume à la fois sombre et austère. Le porteur du masque s’équipait également d’un casse-tête « bec d’oiseau », d’une massue « phallique », ou d’une « hache-ostensoir ». Porter le masque Apouéma dans des rituels ou lors de fêtes était un privilège qui était réservé à un seul homme, qui le conservait durant toute sa vie, et qui lui permettait d’incarner le chef défunt.