Lire, voir et jouer


ArtCase

Conçu à l'occasion des 15 ans de la Fondation Gandur pour l'Art et décliné en trois plateaux autour des thématiques vêtir, habiter et voyager, ArtCase propose une version revisitée du jeu de l'échelle, mêlant course contre la montre et découverte des œuvres et objets qui habitent les collections de la Fondation.

Vêtir

Rencontre entre des corps et des matériaux textiles, l’art de (se) vêtir constitue depuis des millénaires une pratique humaine agissant tour à tour comme une protection, un outil, un marqueur social, un moyen d’identification, d’appartenance ou encore de distinction.

Dans ce premier volet d'ArtCase, jeu de l’échelle imaginé par la Fondation Gandur pour l’Art autour de ses collections, le vêtement est aussi bien présent en tant qu’objet, qu’il est un élément représenté en peinture, sculpture ou photographie. Il traverse les époques et les aires géographiques, donnant matière à de nombreux récits qui bien qu’éloignés sont tous unis autour de sa fonction première : couvrir les êtres humains et les œuvres qui les représentent d’un voile de pudeur.

Extrait de l'introduction par Olivia Fahmy

Il mimo [Le Mime]

Artistic Foot(wear) [Pied(chaussure) artistique]

DES GANTS D'UMBERTO MARIANI À LA SILHOUETTE D'ALLEN JONES

Umberto MARIANI
Il mimo [Le Mime]
Novembre 1969
Acrylique sur toile
91.9 x 64.6 cm
FGA-BA-MARIA-0001
© Crédit photographique : Fondation Gandur pour l’Art, Genève. Photographe : André Morin © Umberto Mariani

Allen JONES
Artistic Foot(wear) [Pied(chaussure) artistique
1966
Huile sur toile avec étagère en formica et talon aiguille en cuir verni
93 x 92.3 cm x 10.7 cm
FGA-BA-JONES-0001
© Crédit photographique : Fondation Gandur pour l’Art, Genève. Photographe : André Morin © Droits réservés

Liens entre ces œuvres

Les gants d'Umberto Mariani vous ont-ils faits dégringoler vers les bas transparents de la silhouette féminine d'Allen Jones ? C'était irrémédiable. Ce passage en case 3 est l'occasion de vous plonger dans les mutations sociétales autour de la condition des femmes dans les années 1960.

Alors que la structure de la famille traditionnelle évolue et que les femmes gagnent en autonomie, la représentation de leurs corps témoigne de cette émancipation. Dans Il mimo [Le Mime], Umberto Mariani se concentre sur une recherche esthétique sur le rendu du tissu qui sublime les mains gantées. Allen Jones, lui, illustre cette métamorphose dans l'œuvre Artistic Foot(wear) [Pied(chaussure) artistique] en mettant en avant la séduction qui accompagne la femme moderne. Les silhouettes se libèrent et les vêtements s'adaptent à un nouveau style de vie.

Mendiant assis

Charité de saint Martin

D'UN MENDIANT À L'HABIT DÉCHIRÉ À LA CHARITÉ DE SAINT MARTIN

Matthias KOLB, attribué à 
Mendiant assis
2e quart XVIIIe siècle
Ivoire, bois de tilleul et verre (disparu)
30 x 14.8 x 17.4 cm
FGA-AD-BA-0015
© Crédit photographique : Fondation Gandur pour l’Art, Genève. Photographe : Thierry Ollivier

Charité de saint Martin
1er quart XVIe siècle
Pierre calcaire de Bourgogne, restes de polychromie
83.5 x 64 x 33 cm
FGA-AD-BA-0184
© Crédit photographique : Fondation Gandur pour l’Art, Genève. Photographe : Thierry Ollivier

Liens entre ces œuvres

Partant d'un mendiant à l'habit déchiré, vous vous êtes élevé jusqu'en case 53. C'est bien grâce à la charité de saint Martin, lui qui donne son vêtement à un pauvre. 

Ces deux œuvres ont été rapprochées pour leur réflexion sur la fonction première de l'habit qui nous couvre et nous protège du froid et des conditions extérieures. En mettant en avant des corps exposés et dans le besoin, ces deux œuvres rappellent l'importance pour chacun de pouvoir se vêtir et la nécessité d'être solidaire.

Modèle d’une porteuse d’offrandes

Statuette composite dite de "princesse"

D'UNE SOBRE ROBE BLANCHE À UNE LOURDE ÉTOFFE À MOTIFS

Modèle d’une porteuse d’offrandes
1er quart IIe millénaire avant J.-C.
Bois polychrome
36 x 12.4 x 5.5 cm
FGA-ARCH-EG-0198
© Crédit photographique : Fondation Gandur pour l'Art, Genève. Photographe : André Longchamp

 

Statuette composite dite de "princesse"
Fin IIIe millénaire - début IIe millénaire avant J.-C.
Chlorite et calcite
23 x 9.5 x 13 cm
FGA-ARCH-BA-0023
© Crédit photographique : Fondation Gandur pour l'Art, Genève. Photographe : André Longchamp

 

Liens entre ces œuvres

Vêtue d'une sobre robe blanche, une porteuse d'offrande égyptienne vous a tendu l'échelle vers une princesse plurimillénaire d'Asie centrale portant une lourde étoffe à motifs géométriques. En case 41, réfléchissez au vêtement comme moyen d'identification et d'appartenance. L'habit permet ici par sa simplicité ou sa finesse de décrire les rôles de ces deux femmes au sein de leurs sociétés respectives.

Statuette d'Aphrodite attachant son collier dite "Aphrodite Mutiaux"

Her Majesty, Queen Sophie [Sa Majesté, reine Sophie]

D'UNE DÉESSE ANTIQUE À L'ŒUVRE DE MARY SIBANDE

Statuette d'Aphrodite attachant son collier dite "Aphrodite Mutiaux
Milieu Ier siècle après J.-C.
Terre cuite, moulage
36 x 14.5 x 6.9 cm
FGA-ARCH-RA-0198
© Crédit photographique : Fondation Gandur pour l'Art, Genève. Photographe : André Longchamp

Mary SIBANDE
Her Majesty, Queen Sophie
2010
Photographie, impression pigmentaire
Édition de 10 exemplaires et 3 épreuves d’artiste
Épreuve d’artiste non numérotée
104 x 69 cm
FGA-ACAD-SIBAN-0001
© Mary Sibande

Liens entre ces œuvres

Une déesse antique, vêtue d'une robe au plissé mouillé, vous a-t-elle fait bondir de quelques cases ? Si c'est le cas, vous vous trouvez sûrement sur la case 36, où l'œuvre de Mary Sibande dévoile une travailleuse domestique magnifiée.

Ces deux œuvres ont été rapprochées pour leur travail du pli, permettant aux artisans et artistes de signifier le raffinement et la qualité textile d’un vêtement, et de renseigner de cette façon sur la personne qui l’arbore. Les plis du vêtement qui recouvrait sans équivoque le corps de la déesse antique pour souligner son érotisme sont ainsi gonflés dans l’œuvre Her Majesty, Queen Sophie pour évoquer l’opulence d’une robe victorienne, propre à un habit royal. Celle-ci valorise ici la figure de travailleuse, incarnée par l’artiste elle-même et son personnage alter-ego nommé Sophie, fille, petite-fille et arrière petite-fille de femmes assignées aux travaux de la maison. Le vêtement est ainsi utilisé pour évoquer les rapports de force à l’oeuvre dans l’histoire coloniale et de l’apartheid sud-africaine.

Habiter

Des pratiques culinaires de l’Égypte ancienne aux arts ménagers, des salons d’apparat du Grand Siècle aux intérieurs d’après-guerre et d’aujourd’hui, le logement offre un panorama des éléments et des activités de la vie domestique à travers les âges.

Dans ce deuxième volet d’ArtCase, version revisitée du jeu de l’échelle, la Fondation Gandur pour l’Art invite à interroger sous toutes ses facettes l’art d’habiter. Entre ornement et utilité, apparat et intimité, divertissement et gestion du quotidien, les œuvres ici réunies évoquent l’agrément du foyer autant que les questionnements sociétaux sur la répartition des rôles, offrant des éclairages – parfois malicieux - sur les manières de construire et de s’approprier un environnement devenu, au fil des siècles, le miroir de ses occupants.

Table à jeux multiples

Jeux de dame

JOUER AU TRIC TRAC CHEZ SOI, UN PASSE-TEMPS POPULAIRE AU 18E SIÈCLE ET AUJOURD'HUI

Guillaume KEMP
Table à jeux multiples
3e quart XVIIIe siècle
Bâti de sapin et chêne, placage de bois de rose, érable teinté (« bois tabac »), satiné, charme teinté vert, bois de violette, houx, amarante, ébène, ivoire et ivoire teinté vert, bronze doré, feutrine (moderne)
78.6 x 82.9 x 61.7 cm
FGA-AD-MOBI-0063
Crédit photographique : Fondation Gandur pour l’Art, Genève. Photographe : Thierry Ollivier

 

Luzamba Musiri ZEMBA
Jeux de dame
2020
Huile sur toile
139.4 x 159 cm
FGA-ACAD-LUZAM-0006
© Luzamba Musiri Zemba © Crédit photographique : Fondation Gandur pour l'Art, Genève. Photographe : Lucas Olivet

 

Liens entre ces œuvres

Fini de contempler, on vous attend pour une folle partie de dames !

Au XVIIIe siècle, le jeu de société constitue une des activités favorites des élites européennes lors des réunions mondaines. Afin de rendre cette pratique plus agréable et de l’intégrer de façon harmonieuse aux intérieurs soignés des aristocrates et des grands financiers, les maîtres ébénistes rivalisent d’ingéniosité. La table à jeux attribuée à Guillaume Kemp dévoile ainsi un jeu de trictrac (ancêtre du backgammon) sous un premier plateau de loterie, tandis qu’un abattant latéral abrite une série de six plateaux mobiles garnis de planches gravées recto-verso. Deux siècles et demi plus tard, l’œuvre de Luzamba Musiri Zemba confirme la pérennité universelle du jeu de dames, dont les origines remonteraient quant à elles à l’Égypte ancienne avec le « senet ».

Fleurs blanches et jaunes

Vase couronné de fruits

D'UNE NATURE MORTE À UN VASE EN FAÏENCE : ART FLORAL ET DÉCORATIONS

Nicolas de STAËL
Fleurs blanches et jaunes
1953
Huile sur toile
130 x 89 cm
FGA-BA-STAEL-0003
© Crédit photographique : Fondation Gandur pour l’Art, Genève. Photographe : Sandra Pointet © 2025, ProLitteris, Zurich



Giovanni DELLA ROBBIA, atelier de
Vase couronné de fruits
1er quart XVIe siècle
Faïence
37 x 26 x 24 cm
FGA-AD-OBJ-0073
© Crédit photographique : Fondation Gandur pour l’Art, Genève. Photographe : Thierry Ollivier

 

Liens entre ces œuvres

Aïe, vous vous êtes laissé séduire par un bouquet de fleurs de trop... Il est l'heure de tomber davantage dans l'extravagance !

Dotées d’une signification symbolique associée à leurs propriétés olfactives, les fleurs sont associées depuis l’Antiquité aux rituels religieux et funéraires, mais aussi à la décoration des habitations. À partir de la Renaissance se développe un véritable art floral destiné à accentuer le raffinement des demeures royales et aristocratiques. Les vases ornés de fleurs et de fruits feints en faïence, produits à la même époque par l’atelier des della Robbia, en proposent un équivalent pérenne particulièrement luxueux. À la fin du XXe siècle, Fleurs blanches et jaunes de Nicolas de Staël évoque à son tour cet élément décoratif, désormais banal, que constitue le bouquet.

Lampe de suspension à décor de têtes de Minerve et dauphins

Paire d'appliques

D'UNE LAMPE À SUSPENSION ROMAINE À UNE PAIRE D'APPLIQUES DU 18E SIÈCLE

Lampe de suspension à décor de têtes de Minerve et dauphins
Ier siècle après J.-C.
Bronze
21.7 x 26 x 26 cm 
FGA-ARCH-RA-0205
© Crédit photographique : Fondation Gandur pour l'Art, Genève. Photographe : André Longchamp

Antoine LELIEVRE
Paire d'appliques
Milieu XVIIIe siècle (1745 - 1755)
Bronze doré
63 x 42 x 19.3 cm
FGA-AD-OBJ-0006 a+b
© Crédit photographique : Fondation Gandur pour l’Art, Genève. Photographe : Thierry Ollivier

 

Liens entre ces œuvres

Du 1er siècle après J-C. jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, vous avez fait du chemin : pourtant, les sources d’éclairages n’ont pas beaucoup changé !

Si la maison constitue un refuge, tout particulièrement la nuit, s’y éclairer contribue à l’agrément, voire à l’habitabilité même de cet abri. Jusqu’à l’apparition de l’électricité à la fin du XIXe siècle, c’est le feu qui constitue la principale source d’éclairage. Les supports du matériau incandescent ont suscité la créativité des artisans : les lampes ont souvent été conçues comme de véritables objets d’art, agrémentant les intérieurs également une fois éteintes.

Œuvres du jeu

NA
Modèle d’une porteuse d’offrandes
1er quart IIe millénaire avant J.-C.
NA
Statuette composite dite de "princesse"
Fin IIIe millénaire - début IIe millénaire avant J
Matthias KOLB
Mendiant assis
2e quart XVIIIe siècle
Antonio RIZZO
Ève
1ère moitié XVIe siècle
Allen JONES
Artistic Foot(wear) [Pied(chaussure) artistique]
1966
NA
Statuette d'Aphrodite attachant son collier dite "Aphrodite Mutiaux"
Milieu Ier siècle après J.-C.
Vitshois MWILAMBWE BONDO
Sans titre
2011
Eduardo ARROYO
Parmi les peintres
1975
NA
Idole féminine de type "Pappadès"
Milieu VIe siècle avant J.-C.
Mary SIBANDE
Her Majesty, Queen Sophie
2010
Luzamba Musiri ZEMBA
Sapologie
2019
ANJEL
Sape Jockey
2018
Fernand TEYSSIER, Fernand TEYSSIER
Conversation perroquets
Vers 1966-1967
Anonyme
Charité de saint Martin
1er quart XVIe siècle
Hassan HAJJAJ
Alo Wala in Black
2015
Umberto MARIANI
Il mimo [Le Mime]
Novembre 1969